Changera ? Changera Pas ? Un de nos gouvernants prendra-t-il un jour la décision de réformer le régime des contrats de travail ?
Peu importe, n’attendez pas et prenez-vous en main.
A quoi sert vraiment un CDI ?
A obtenir un prêt chez son banquier ou pour louer son logement principalement.
Ne nous trompons pas : du point de vue du travail, un CDI n’amène plus de garantie de durée de collaboration. Il peut être rompu de tellement de façons… même sans la réforme qui finira un jour par arriver. Il est de plus en plus clair aujourd’hui que les carrières de cadres en entreprise se déclinent sous le signe de la mobilité (fonctionnelle, géographique…), qu’elles se constituent d’une succession de changements, et de temps en temps de ruptures. On ne travaille plus en Europe, même en Allemagne, dans la même entreprise, fût-ce une ‘megacorp’, à vie.
Avant de vous retrouver au coeur d’une relocalisation (et je ne parle pas de pays lointain : il n’est pas toujours si simple de déménager 350 km plus au Nord ou dans n’importe quelle direction), posez-vous la question : « qui décide de mon avenir professionnel ? ».
En général, vous voulez que ce soit vous. Et ce n’est pas vraiment le cas.
Les cadres, en entreprise privée pour le moins, ne décident pas de grand-chose en ce qui concerne leur carrière. Dans le meilleur des cas, ils choisissent parmi les opportunités qui se présentent… Moins d’1% provoquent les opportunités. Souvent, avec ceux d’entre vous que j’accompagne, nous traitons la question d’évoquer votre futur job avec la hiérarchie et les RH. Que de précautions ne devons-nous prendre, une fois qu’après, de haute lutte, je vous ai convaincu de tout simplement en parler… Le vrai décisionnaire dans ces questions est bien souvent difficile à identifier : un DG, un Conseil d’Administration, un actionnaire, dans une haute tour, dans un autre pays… Cela concerne tous les cadres : les 2 dernières personnes concernées par ce sujet avec lesquelles je viens de parler sont une DRH et un DG.
Il faut avoir une sacrée confiance en soi, ou alors une grande inconscience, pour remettre son bien-être professionnel entre les mains de cet autre, cet étranger (au sens sémantique, pas national). Je crois que l’on se met ainsi grandement en danger. Danger de ne pas maîtriser les timings et de devoir prendre des décisions de vie (Je déménage ? J’accepte de rentrer dans le PSE ? …) à des moments inopportuns et sans logique ni plan d’ensemble ; uniquement par réaction.
La moindre des choses me semble pour vous d’avoir un plan de carrière. Rien n’est gravé dans la pierre mais tout va mieux lorsque l’on est préparé (cf mon post ‘in 5 year’s time’).
Le deuxième point est de réfléchir non pas en termes de poste mais dans une logique d’intérêt des missions et des projets et d’aller chercher ce qui vous intéresse. Si cela doit vous amener à sortir du cadre classique des contrats de travail, ainsi soit-il. Prenez vos dispositions matérielles (posséder un logement vs louer…) et rendez vous davantage maitre de votre carrière. Devenez proactifs.
Le troisième point est corollaire : formez-vous constamment pour posséder les moyens de vos ambitions. C’est de plus en plus évident et facile grâce aux MOOC et consorts, mais peut nécessiter également de faire certains investissements. Ne négligez pas cette question, la formation initiale ne peut suffire.
Si je vois une évolution radicale dans les questions d’emploi en ce début de XXIe siècle, ce n’est pas tant la digitalisation de l’économie, que celle de la ‘flexibilité’ de l’emploi des cadres.
Prenons-la dans le bon sens, et faisons comme l’arbre: changeons nos feuilles mais gardons nos racines… Changeons nos idées mais gardons nos principes.