Par procuration…
Il est si simple de n’être que virtuel. Les outils existant sur le net ne demande quasiment pas de ticket d’entrée ou si peu: il me faut 10 minutes à peine pour créer un profil sur un réseau social et contacter ensuite la terre entière. Il en faut à peine plus pour créer son blog… Envoyer un e-mail est instantané et peut se faire n’importe quand…
On peut ainsi avoir une vie riche. On peut se croire populaire. Mais la vraie vie ne peut être vécue en pyjama du fond de son lit!
RESEAUX SOCIAUX
Développer son réseau ne signifie pas augmenter le nombre de ses contacts sur LinkedIn ou Viadeo, même si -bien entendu- il existe un lien entre les deux.
Accumuler les contacts est sans doute une tendance naturelle, elle peut avoir un je-ne-sais-quoi de gratifiant, surtout pour ceux d’entre nous qui déjà petits collectionnaient les cartes Panini … mais cela n’a aucun sens en soi. Avez-vous déjà discuté par écrit avec ceux qui sont ainsi dans vos contacts -au delà des 15 mots de l’e-mail de prise de contact (si toutefois vous avez fait l’effort de ne pas vous contenter du message automatiquement généré!)? Leur avez-vous déjà parlé de vive voix? Leur avez-vous déjà serré la main? Comme me le disait un collègue: « je vais bientôt atteindre les 1000 contacts sur LinkedIn… mais 90% d’entre eux ne me connaissent pas! »
Avez-vous une fois communiqué personnellement avec eux depuis que vous êtes en liaison directe?
« Attrapez les tous! » est le slogan des Pokemon… pas des professionnels qui cherchent à faire évoluer leur carrière.
COMMUNICATION VIRTUELLE
Envoyer un mail n’est pas établir un lien. Dans la démarche réseau je considère certes qu’il est professionnel et poli d’envoyer un e-mail à quelqu’un que l’on ne connait pas encore, pour lui expliquer que l’on va réellement le contacter dans un futur très proche. Cela laisse une trace, et c’est tout de même moins intrusif qu’un appel direct. Mais ne nous trompons pas. Vous recevez en moyenne à peine 15% de réponses -quel que soit leur contenu- à ces e-mails. Si vous voulez que ces envois servent à quelque chose, il faut les suivre d’actions. Sinon ce que vous avez fait n’a pas de valeur, ne pèse en rien sur les choses. Par ailleurs si le contenu de la réponse est positif, il ne l’est qu’en tant que prélude à une vraie communication (« j’accepte de vous rencontrer » ou « vous pouvez donc m’appeler »). Une amie chasseuse de tête se plaignait: « mes chargées de recrutement ne décrochent plus le téléphone, elles envoient des e-mails. Résultat: elles ne me trouvent que des candidats de moins de 30 ans ». Pour l’instant la majorité de vos contacts professionnels a plutôt encore le réflexe de parler en vrai plutôt que d’écrire en langage sms.
SE FAIRE REMARQUER
Il vous faut avoir une stratégie de communication. Le buzz et l’effet de halo en font partie. Mais pas de n’importe quelle façon. Internet en fait partie, ce n’est pas le cœur du sujet. Copier des liens, dire que l’on aime une information ou un article, est vraiment une façon très basique de faire parler de vous. Et en aucun cas cette démarche doit se substituer au fait d’émettre une idée propre à vous.
Il faut que ceux qui vous intéressent entendent parler de vous. Cela influencera leur attitude de façon positive: ils vous rencontreront ou vous considéreront comme une potentielle recrue probablement plus facilement. Mais il faut qu’ils entendent parler de vous par des individus qui vous ont parlé et vous ont trouvé intéressant! Pas parce que vous avez battu un quelconque record d’occupation du terrain sur le net. A contrario, un consultant d’Accetis me disait à propos de l’un de nos anciens collègues: « il publie 4 ou 5 commentaires dans des groupes et sur Linkedin par jour, pas étonnant qu’il ait de piètres résultats: il n’a plus le temps de travailler ».
Au risque de passer pour un vieux schnoque, je vais le dire: la technologie moderne a révolutionné nos façons de travailler… et je m’en réjouis. De nouvelles perspectives se sont ouvertes, les choses vont plus vite, je m’amuse encore plus. Mais comme disait l’un de mes professeurs de maths « ce n’est pas parce qu’on leur donnera des calculettes aux examens qu’ils sauront faire une règle de trois! ». Les nouveaux outils doivent nous faciliter et rendre plus rapides les bonnes vielles démarches éprouvées et prouvées pas s’y substituer.
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