ll faut donner du temps au temps.
Je n’ai pas de patience. Je suis donc mal équipé pour soutenir les cadres en transition que j’accompagne, notamment dans les dernières lignes droites. Vous savez: lorsqu’il ne reste plus qu’à attendre une réponse finale ou, encore plus difficile, que l’offre arrive. Ces moments engendrent parfois une forte tension, dont vous êtes est le cœur: complètement mobilisé par ce sujet, vous n’avez aucun contrôle sur la suite des événements et votre frustration est très perceptible.
Il en est de même pour toutes les étapes du processus de recherche. Lorsque le cabinet de recrutement vous dit que vous êtes parmi les premiers qu’il rencontre et doit donc en voir d’autres avant de vous dire si vous figurez dans la short-list. Lorsque vous attendez que votre ancien collègue vous donne le nom et l’adresse e-mail de ce Directeur Général qui, parait-il, cherche quelqu’un exactement comme vous. Lorsque vous rappelez pour la sixième fois de la journée votre potentiel futur patron, alors qu’il vous avait demandé de l’appeler a cette date…
Ce ne sont que 3 cas parmi bien d’autres.
Je ne pense pas que ces attentes qui vous sont imposées le soient volontairement. Soyons réalistes: d’une part personne ne vous en veut au point de vous infliger ces attentes démoralisantes; il ne s’agit pas non plus d’une vicieuse façon de tester un quelconque potentiel de résistance. Évacuons également un autre aspect de la paranoïa du chercheur: si ceux qui devaient « revenir vers vous » ne le font pas, ce n’est pas parce qu’ils se moquent de vous.
C’est probablement parce qu’ils n’en ont pas le temps. Combien de fois à la fin d’une journée de travail normale vous êtes-vous aperçus que vous n’aviez rien pu faire de ce que vous aviez prévu (chanceux que vous étiez d’avoir eu le temps de manger un sandwich assis face à votre écran pour réviser en même temps une dernière fois un document important)?
Deux conclusions s’imposent. Vous devez donc profiter de ne pas avoir ces problèmes en ce moment pour faire des choses pour vous qui vous aideront à vous sentir bien, avant que ne recommence ce que les Américains appellent parfois ‘the rat race’. Et comme vous en avez le temps et qu’il s’agit de quelque chose qui compte vraiment pour vous, il vous faut endosser le rôle du time-keeper, celui qui fait respecter les délais.
Premièrement, partons du principe que l’on ne peut faire respecter les délais qu’a condition qu’ils aient été fixés. Vous devez demander systématiquement a la fin de chaque événement -recrutement ET réseau- quelle est la prochaine étape, dans combien de temps elle aura lieu et donc clairement dire que vous reprendrez contact a ce moment-là. Gravez-le dans la pierre: mentionnez cette séquence et ces délais une nouvelle fois dans votre e-mail de remerciement qui ne va pas manquer de suivre.
Ensuite, acceptez que, malgré tout, votre interlocuteur ne soit pas disponible. Ou qu’il ne dispose pas de l’information. Ne laissez pas transparaitre votre frustration ni votre impatience: cela n’apportera rien. Rappelez-vous qu’en ce moment vos tempo ne sont pas les mêmes.
Quelques ordres de grandeur maintenant, issus de mon expérience en développement commercial: pas plus d’un appel par demi-journées, éventuellement un e-mail de rappel en fin de journée si vous n’avez pas laissé de message vocal. Et enfin si votre interlocuteur, vous a dit ne pas disposer de l’information et ne pas savoir quand elle sera en sa possession, rappelez donc a intervalle d’une semaine. Comme dans la vraie vie, le harcèlement téléphonique n’apporte pas grand chose de bon.
En revanche, il n’y a aucune raison de cesser d’appeler au bout d’un certain temps si vous n’obtenez pas d’information. Votre interlocuteur vous a promis une réponse, il finira par vous la donner. Ne serait-ce que pour se débarrasser de vous.
Lafontaine l’a dit « patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ».
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