Cela pourrait être bien pire ma pauvre dame…
Lorsque l’on est en phase de transition professionnelle, et surtout lorsque l’on est déjà libéré de son ancienne fonction, les occasions de discuter avec un individu qui s’y connait et qui peut vous conseiller, voire vous aider deviennent rares.
Et souvent on ne veut pas en parler à ses proches. Pour diverses raisons.
Alors on en parle avec des gens que l’on connait peu ou qui ne nous connaissent pas du tout.
Qui vous donnent leur avis. Qui vous communiquent leur sympathie. Qui vous encouragent. Qui vous dissuadent.
On écoute les consultants en recrutement, ou en outplacement, ou les executive coach, qui tous nous expliquent leur vision du marché (mais qui a un champ d’action suffisamment large pour voir le marché?). Et donc on intègre ce qu’ils nous disent, et l’on s’efforce de comprendre, de faire le tri mais comment concilier tant d’opinions?
« il faut écrire 2500 candidatures spontanées ciblées et les statistiques démontrent que vous aurez une offre ferme » et « il faut que vous activiez votre réseau »,
« écoutez votre voix intérieure, suivez la petite flamme et changez de vie » et « si vous n’êtes pas un clone de celui qui s’en va on ne vous prendra pas ».
Cela vous rappelle quelque chose?
Et on lit la presse. Ou les blogs. Qui parlent de la crise, de la reprise. En France, en Allemagne, en Chine. Des bons plans pour retrouver un emploi et des filières sinistrées.
Cela ne sert pas à grand-chose. C’est déroutant. Mais cela permet de ne pas devenir fou en s’enfermant dans son monde. Quoi que. Cela peut aussi être fondamentalement désespérant, surtout si vous êtes un cadre très expérimenté, donc senior, donc « cher ».
Et puis il y a Pôle Emploi. Passage obligatoire. A la différence de ce blog.
Qui est un condensé de tout cela. En très rapide. Et donc encore plus déstabilisant.
Pourtant je connais des gens qui ont obtenu beaucoup de choses utiles de Pôle Emploi: des subventions pour formation, pour voyage de formation. Des informations sur des formations, sur des conférences, des séminaires et des salons. Des accès à des bases de données. Il suffisait de poser une question précise. Plusieurs fois parfois, pour pouvoir atteindre la bonne personne. Parce que comme tous les outils, il faut comprendre comment s’en servir. Et que dans la vraie vie, les logiciels « didacticiels » de prise en main sont encore rares.
2 conseils donc: pour que vos interactions avec le monde extérieur soient utiles et non pas désespérantes.
Ayez un objectif, un but, un plan. Ne parlez pas avec les gens; interrogez-les, questionnez-les, sollicitez leurs réactions. De préférence sur un sujet qu’ils sont susceptibles de connaître, pas sur vous ni sur votre situation, qu’ils ne connaissent pas. Interrogez donc un consultant en recrutement non pas sur le marché, mais sur ses clients. Ne regardez pas les articles sur la Bourse, mais lisez ceux sur les entreprises (pas leur capitalisation, plutôt leur rapports annuels ou leurs actualités business). Apprenez donc à vous en servir.
Et n’allez pas trop solliciter les « experts », quels qu’ils soient. Mais participez à des ateliers, des groupes de travail, des tables rondes. Avec d’autres qui sont dans la même situation que vous, qui cherchent à effectuer une transition, qu’ils soient en poste, ou aux Assedic. Car ils vivent comme vous cette situation. Ici et maintenant. Et qu’en comparant, vous pourrez tirer des enseignements, des bonnes pratiques, des méthodes. Vous pourrez travailler ensemble, pourquoi pas? Et vous soutenir, vous aider, partager vos réseaux et même vous recommander. Vous êtes les experts!
La coopération, pas la commisération.
Soyez les acteurs de votre destin, prenez-vous en main, et n’acceptez pas la médiocrité des commentaires banals et convenus, comme la phrase du titre, entendu malheureusement trop de fois cette année.
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